[Chronique] Tu resteras ma plus grande amie, Ylenwe...

Les évènements récents m'ont guère laissé le temps de m'enticher des tâches dont je voulais m'occuper depuis un petit moment. Entre le Mage Noir Larvatus Gyre, les soucis de Nariu, le décès puis le retour de Signe, sans oublier l'attaque récente sur Sanctum d'une sorcière, je n'ai pu m'occuper pleinement de moi. De plus le Lyceum a voulu que je récupère un matériaux rare pour une épreuve qui m'a coûté une transformation en Inquin. J'en ai tiré une leçon, c'est qu' il faut suivre son instinct, sa foi, la vie, la nature. Tout est vivant autour de nous. Si j'avais prit la peine une seule seconde de percevoir la vie qu'était imprégné ces ruines, peut-être aurai-je su que j'avais simplement à demander au lieu de dérober inconsciemment l'objet que je souhaitais avoir. Une sacrée épreuve qui m'a eut à pleine main. Désormais je suis libre et je vais faire ce que je voulais faire depuis qu'elle soit parti dans le monde éthéré.

Sortant de la Salle de Banquet, sur la route divine, où j'ai fais la connaissance d'un gentil homme si puis-je dire ainsi vu qu'il n'eut le temps de se présenter, je me dirige vers la caserne des Ars Magna tranquillement d'un pas assuré et élégant. Je me tiens droite, témoignant de mon éducation stricte sur la noblesse. J'ai croisé Dame Evantilia aussi dans la taverne. Elle semblait triste, ailleurs. Elle m'a fait part qu'elle n'était point au plus haut de sa forme car elle était inquiète pour monsieur Nariu. Apparemment ce dernier semble très mal et bizarrement, c'est le pressentiment que j'ai eut dans la nuit. Depuis quelques temps et pour une raison que j'ignore, j'ai cette sensation en moi qui me donne l'impression de ressentir les émotions de Nariu. C'est totalement impensable comme phénomène, d'autant plus je ne vois point pourquoi cela m'arriverait à moi et sur lui, en plus. Je lui parlerai demain, si je le croise, même si son élève Orpheus m'a mit le doute sur mes talents de prêtresse. Je ne lui en veux point. Monsieur Orpheus a peut-être éveillé en moi une chose que j'ignorais peut-être... suis-je faite pour être prêtresse?

Quoiqu'il en soit, je n'ai point le temps de penser à cela maintenant. Je relève le pan de ma robe turquoise en plume très élégante que je me suis confectionnée avec mes talents de couturières il y a de cela au temps où j'étais la disciple de monsieur Athelion, d'une main que je porte devant moi pour prendre la poignet dans mes mains, la faisant pivoter. Un cliquetis retentit et la porte s'entrouvrit. Je donne un petit effort dans mes bras pour la pousser et j'entre. Je referme aussitôt la porte derrière moi. Je m'adosse à la porte et je contemple le hall d'entrée. Je sens ma force caractérielle me quitter un peu. Je sens mes joues rougir et mon regard commence à se troubler. je n'ai point encore fait les préparations que je commence à être anéantie par le chagrin... non, point question. Je ne dois point m'effondrer en pleure maintenant. Je dois lui faire cette cérémonie en son honneur. Réparer cette injustice que personne n'ait fait de louange en sa mémoire alors qu'elle était très connue au Sanctum. Elle a été juge tout de même. Je me reprends et mon regard redevient très vite net. L'ambiance des lieux est très silencieux, aux allures des manoirs des maisonnées, me rappelant celui des Loinvoyant. Je gravis les escaliers pour me rendre à l'étage et je me rends directement devant une porte précis. Celle de ma couche que j'ai emprunté ici. J'entre à l'intérieur, ne prenant pas la peine de refermer derrière moi car je sais que je ne vais pas y rester longtemps. Je me dirige vers le chevet de nuit où m'attend un objet. C'est un pendentif en or que j'ai acheté il y a fort longtemps avec une petite médaille où j'avais fait graver deux mots qui avaient une grande signification pour moi... et pour elle. Je prends ensuite des bougies, des cristaux et une tunique blanche. Je sors de la chambre, je descends les escaliers et regardant une dernière fois les lieux, humant l'odeur du cuir régnant dans le bâtiments, j'ouvre la porte d'entrée et je pars.

Il fait nuit dehors. Une belle nuit étoilée. Il fait doux car c'est l'été. Une douce nuit étoilée. L'ambiance extérieur embaume mon cœur de réconfort, tout comme de solitude. Je me sens soudainement si seule sur la route divine. J'aurais aimé que toute les personnes qui ont connu Ylenwe et qui l'ont apprécié soit présent ce soir pour lui rendre hommage. Hélas, il ne sont plus là. Le père de ses enfants est en prison, ses filles ne peuvent être consulté, par sécurité. Je sais qui d'autre aurait aimé être là. La fin de sa vie n'ont point été facile pour elle. Surtout sa séparation. Je me dirige vers l'Est de la Route Divine. Mes talons retentissent dans la grande rue, ricochant sur les murs des bâtiments tel un obstacle. Le temps est en ma faveur, comme si le temps savait que ce soir était un soir important pour moi et qu'il savait qu'il ne fallait en aucun cas qu'il y ait un frein à ma volonté. Je salue les passants que je croise puis j'arrive à une descente. Je la descends jusqu'à me retrouver à un petit coin verdoyant, magnifique avec sa fontaine et ses chutes d'eau. Le Jardin Céleste. Je m'arrête ici. C'est ici que je ferai ma cérémonie. C'est un lieu très important et dont j'ai choisi minutieusement. Je pense que c'est l'endroit le plus sacré pour Ylenwe. Je recommence à sentir le chagrin remonter mais je me retiens encore un peu. Je dois aller jusqu'au bout. Je monte les quelques marches pour me retrouver devant la fontaine. Je me revête de la tunique blanche qui est toute aussi importante que le lieu choisit et je place les cristaux au sol, autour de moi. Le médaillon en or en main, je commence à prier.

"Dame Yustiel, Seigneur Aion, aujourd'hui en cette nuit douce et agréable, je me suis rendue en ce lieu pour rendre un dernier hommage a une personne qui était ma plus grande amie mais qui est partie dans le monde éthéré. Accordez moi la bénédictions et le pouvoir d'apaiser son âme pour qu'elle repose en paix pour l'éternité, digne d'une daeva partit en héros." , dis-je, la tête baissée, les mains jointes devant mon visage, le pendentif pendouillant. "Je n'ai jamais fait cela auparavant Ylenwe... j'espère que tu me pardonneras pour ma maladresse. J'aurais aimé que cette cérémonie soit parfaite, sans défaut, mais je n'ai pu faire autrement... car la vie a voulut que tu partes pour toujours et que personne ne se soucis de ton départ, sans te rendre un hommage. Je ne comprends point cela mais je vais réparer cette injustice. J'ai beaucoup de chose à te dire... que... j'aurais aimé te dire aussi..."

Je suis lancée dans l'hommage que je rends à Ylenwe Del'Polaris Shalindar. Ma plus grande et ancienne amie que je n'ai jamais eut auparavant. Mais plus j'avance dans les louanges et les prières, plus je sens la tristesse et le chagrin m'envahir. Les larmes embrumes mon regard, ma gorge se serre, ma voix devient fluette, ça y est, ça commence. Je ne peux me retenir plus longtemps. Depuis son décès, je n'ai pu la pleurer. Ce soir je vais me rattraper.

"... Je n'ai point pu te dire au revoir Ylenwe..." dis-je, en pleure, les larmes roulant chaudement sur mes joues rougit. "Tu es partit si vite... le dernier souvenir que j'ai de toi... c'est toi et Ezeckiell me délivrant de la possession du sorcier balaur... ça remonte à si longtemps que je m'en veux de ne point avoir été là plus tôt pour te voir, te consoler... si tu m'entends, j'espère que tu as entendu que je ne te vouvoie pas ce soir... une des choses importante dont je tenais à faire..."

J'ai un petit sourire sur mon visage en pleure. Ô combien de fois m'a-t-elle demandé de la tutoyer en tant que meilleure amie. Jamais je ne l'ai fais, hormis abandonné le "Dame". Tout ça parce que je voulais suivre le protocole de la noblesse...

"Si tu me vois, regarde où je suis... oui, là où tu t'es marié avec Ezeckiell... je me suis dis que de te rendre hommage ici t'aurait fait plaisir... tu as réussit à récupérer le mari que tu avais perdu et cela ma rendu très fière de toi. Ce jour là j'étais heureuse pour toi malgré ce que je vivais à l'époque côté cœur... je me souviens de notre rencontre, sur la Route Divine, Ezeckiell te présentant à moi et à... Moiraa..." dis-je, toujours en pleure, en prononçant le nom de cette femme qui a fait le malheur de certain. "J'étais amie avec elle à ce moment... à ce moment jamais je n'aurais pensé que tu deviendrais ma meilleure amie et que je serai ta demoiselle d'honneur à ton mariage. Tu as réussis."

Je fais un long silence afin de me remettre un peu de mes émotions.

"Je porte aussi la tunique je t'avais prêté pour le mariage... très important à mes yeux qu'elle soit présente pour te rendre hommage. J'ai dans mes mains un pendentif aussi... que j'ai acheté avant ma possession et dont je voulais t'offrir... mais les évènements m'ont empêché. J'ai gravé dessus deux mots qui te feront sûrement rire : "Dragon Mordant", le bon temps de l'époque... nous avions rit un long moment sur ça. Je vais donc te l'offrir aujourd'hui... "

Je m'avance vers la fontaine et je positionne mes mains au-dessus. Je commence à réciter une prière dans la langue des Anciens et je prononce un enchantement sur le médaillon qui permettra seule à la volonté d'Ylenwe de le retirer de la fontaine si elle veut le récupérer. C'est fou de croire ça mais j'ai foi en ce qu'Ylenwe m'écoute en ce moment même, me voit même, me sent. Je dépose ensuite délicatement le médaillon dans l'eau qui se met à émettre un légère lueur au contact de l'eau puis cesse de briller, venant se déposer au fond de la fontaine.

"Ylenwe, ma plus grande et plus ancienne des amies, ma meilleure ami qui l'est et restera à jamais, même au-delà du monde éthéré... ne m'oublie point, où que tu sois, je t'en supplie... je me sens si seule depuis que tu es parti!"

Je finis par éclater en sanglot, ce que je redoutais le plus. L'émotion est trop forte, je sens ma force me quitter tellement la tristesse envahit tout mon être.

"J'ai cette sensation en moi qui créer un manque dans mon âme depuis que j'ai apprit ton décès... j'ai mal, j'en souffre Ylenwe... mais je ne peux le montrer à personne... je suis une prêtresse... je dois être forte face aux autres... et je le serai. Avant de finir... j'ai fais pour toi un chant sacré... dont j'espère que tu apprécieras... je l'ai choisis car je ne voulais point que cette cérémonie soit trop triste, mais point non plus trop joyeuse. Cela montre la tristesse de ton départ mais aussi ton caractère convivial que tu avais pour les autres..."

Je me dirige vers les cristaux au sol et j'applique une prière de guérison dessus, ce qui a pour effet de les activer. Une musique commence à résonner dans le Jardin Céleste (cf https://www.youtube.com/watch?v=eYSHYjodEA0&feature=related). Aussitôt le chant se fait entendre telle une voix à la fois douce et puissante, que les cristaux émettent des lumières de toutes les couleurs. J'écoute en pleure le chant sacré, qui m'enfonce un peu plus chaque seconde dans un chagrin accablant. Puis à la fin, quand le chant se termine, les lumières forment une image assez nette, qui fini de m'accabler. Je tombe à genoux au sol, en sanglot... pour toujours Ylenwe...