les événements s'étaient enchaînés rapidement, et le mercenaire avait traîné ses guêtres jusqu'à Verteron
pour sonder au claire l'arbre qui cachait la foret derrière cette enquête.
Après une entrevus lapidaire avec quelques gardes, Il quittait la citadelle et se rendait jusqu'au manoir
qu'il avait pris soin de localiser. L'information était un luxe qui se raréfiait, mais ses derniers renseignements s'étaient montrés justes et fiables :
Devant la grande porte de la bâtisse, il stoppa son pas lourd.
Écartant l'un des battant d'un revers, il entra dans une démarche modérée, et découvrit un décor auquel
il s'attendait.
Le corridor, autrefois baigné de lumière était sombre et poussiéreux.
A ses pieds, les dalles couvertes de gravats de pierre blanche par endroits
laissaient glisser sur leur dos la lueur d'un rayon de lune qui filtrait par la brèche béante au plafond.
Certains tableaux parmi ceux qui demeuraient encore, étaient renversés sur le sol.
D'autres, manifestaient leur présence séculaire par les restes de l'ombre qu'ils avaient imprimés sur les murs.
Il traversa la pièce, qui le mena plus loin jusqu'à une terrasse ou un cercle sur le sol présentait
ce qui avait du siéger la auparavant, une table et quelques chaises.
Le domaine certainement riche et commode autrefois avait été pillé de fond en cale
et navrement laissé à l'abandon.
Tandis qu'un sourcil perplexe s'arquait sur son visage sculptural, il s'étonna de la promptitude
et de l’efficacité qu'avait mis tout ce beau monde et ces beaux objets à disparaître dans un typhon de fourbi.
Comme si quelqu'un s'était soigneusement occupé de dérober à la volée le moindre objet de valeur
qu'il serait aisément possible de revendre. Il se demanda un instant si des domestiques avaient vécu là.
Enfin, il se déplaça jusqu'à l'endroit ou il pourrait réellement oeuvrer son travail.
Braquant sur le sol son regard minéral à l'endroit ou gisait jadis la victime
il ménagea sa réflexion quelques instants et songea que le responsable
avait du se figurer sacrément coriace pour se débarrasser d'un homme doté de l’expérience des années
sans faire énormément de grabuge autour de lui.
Car en effet, tout portait à croire que l'assassin avait été on ne peut plus expéditif.
L'envie impatiente de mettre la main sur le faussaire, lui lutinait l'échine, tandis que son esprit
observait le résultat dans un regard tout à fait placide et inflexible
une légère crispation des mâchoires, tout du moins pouvait trahir cette anticipation latente que procure
l'inopiné d'une traque.
Posant un genoux à terre, il scruta des yeux de plus près la prétendue scène de combat
et son regard percuta en avisant de ça et là de minuscules ressacs de graines qui jonchaient
le sol glèbe du jardinet.
Soucieux, il les identifia rapidement comme des graines de tripédus.
Un fruit qui ne poussait essentiellement que par de là les frontières asmodiennes de Morheim
plus précisément dans les régions fertiles environnantes de la falaise de la lave rouge
un endroit dangereux pour les visiteurs inopportun, s'il n'en était.
Une lueur d’intérêt vrilla dans son regard azuré, tandis qu'il paraissait examiner froidement
entre son index et son pouce l'un des fragments de graines.
- Spoiler:
En Terres Élyséennes, les graines de Tripédus étaient coûteuses et difficile à obtenir par le biais du commerce de passe.
Les grippe-sou shugos du nuage noir, vous les refourguaient en prenant toujours soin de vous lambiner les oreilles sur l'effort magistral d'adresse que leur avait fallut coûté leur obtention auprès des cultivateurs Maus, une manière polis de vous excuser ainsi leur prix faramineux.
Ces graines étaient utilisées, outre les daevas, par la caste des chasseurs, rôdeurs, reitres, et autres malfaiteurs de grands chemins.
Une fois posé au sol, le piège restait actif un temps donné et vous garantissait l'immobilité temporaire de quiconque avait le malheur d'être pris dans ses grées en dévoilant ses racines. Un accessoire idéal pour tout bon trappeur.
Certaines questions trouvaient désormais leurs réponses
Il n'avait pas perdu de ces habitudes mentales dont il pensait s'être privé avec le temps, une manière de passer les faits au crible et de les assembler dans un postulat cohérent. Une formation qui permettait à l'esprit d'emprunter des raccourcis pour aboutir à des conclusions qui n'était pas de simples conjectures.
Dans le cas présent, il tira une hypothèse plausible en reliant un élément à un autre tout en se basant sur la simple observation de ces graines pour brosser le tableau inévitable que présentaient les faits :
Bras armé d'une silhouette plus importante qui refusait de se salir les mains
ou bien simple mercenaire sous contrat, le meurtrier avait eu quoi qu'il en soit pour consigne de laisser trainer sur place les armes d'un bouc émissaire.
- Qui poireaute à présent dans les geôles du Sanctum, Songea t'il.
L'attaque avait été effectuée promptement, et sans bavure.
L'utilisation des graines de Tripédus confirmait toute la précaution rassemblée pour prévenir illico toute initiative de la cible, ensuite, le poignard avait surement du se glisser comme une lettre à la poste dans le corps rendu inerte.
Le meurtrier ; qui s'était montré d'une efficacité redoutable, appartenait d'après toute vraisemblance, au métier furtif des éclaireurs, l'entaille, précise et net, signalait sans mentir la marque d'une dague, le coup avait été de surcroît, trop discret, subtil et méticuleux pour être exécuté de la main d'un guerrier, et trop habile au fait des armes pour provenir de l’œuvre d'un mage.
Demeurait à connaître désormais le mobile du fantassin.
- Spoiler:
L'éther, cette substance connue de tous comme une forme d'essence vital, s'écoulait dans les veines des Empyréens aussi bien que le sang dans les veines humaines, laissait toujours de manière plus ou moins perceptible ses effluves dans l'air.
Et marquait ainsi sa présence indélébile lorsqu'il était manipulé en quantité, dans les abysses, sa présence était identifiable partout.
L'essence vitale est une forme d’Éther, qui constitue l’âme de chaque chose. Les daevas étaient capable d'extraire cette énergie de toute ressource et ainsi en soutirer son essence vitale, son âme; pour l'appliquer sur un objet, cela pouvait s'apparenter tout aussi bien à une plante qu'un minerai, des armes qu'un cristal ou un outil, etc.
Il se saisit d'un cristal sertis de facture artisanal, extrait parmi les minerai flottants présents dans certaines régions de l'archipel.
L'ancien contrebandier n'ignorait pas que ces roches mystérieuses étaient en réalité des vestiges du Temple sacré de Zumion, et connaissait leur bienfait en matière de récepteurs de source éthérée.
Ce type de cristaux lui permettait de localiser sans peine des émanations d'Éther dans un lieu donné.
Il en avait modifié leurs propriétés avec des pierre de mana, de sorte à leur offrir une pâleur dorée lorsqu'une forte réminiscence d'essence vital présentait ses effluves dans les environs.
Il parcourut l'ensemble du manoir lentement en pointant le cristal dans une paume , tandis que d'une autre main
Cinq doigts puissants restaient ployés sur la hampe de son épée; le contact lisse du frêne du manche évoquait dans sa main gauche le touché satiné d'une peau de femme.
Dans l'entrelacement d'une pièce plutôt adéquate pour dissimuler un objet de valeur, une étincelle se manifesta, comme en réponse aux fluctuations dorés dans sa paume droite. Une expression énigmatique s'étira sur le visage du mercenaire.
Il quitta les lieux quelque temps plus tard avec en main, un morceau de parchemin semblable à une carte scellée par une énigme sous la forme d'une charade, qu'il se ferait fort de déchiffrer.
- Citation :
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